Alain on happiness pdf

La soif est puissante. Il faut vivre avec eux pourtant. Comment donc faire? Mais non. Il faut que l'animal humain se tienne comme un dieu d'airain. La morale, c'est bon pour les riches. Je le dis sans rire. Il faut du temps aussi pour laver les mioches, et du temps pour laver les blouses et les culottes.

Parbleu oui ; qui en doute? Mais 11 en est de ces vertus comme des profits ; elles ne peuvent se greffer que sur un premier capital. Elle savait bien que si l'on lavait la chemise de ce tout petit, elle s'en irait en charpie. Les dangers de l'alcoolisme, autre chanson.

Il y a des discours qui vous restent dans les dents. Comment faire? Laver ceux qui sont sales, si on peut.

Habiller ceux qui sont en guenilles, si on peut. Ne pas faire rougir les enfants. Ne pas appuyer maladroitement sur leurs maux. Ils n'ont point de force morale. Et qu'est-ce que la force morale? C'est un ferme gouvernement de soi, dans les dangers, dans les dou- leurs, dans les plaisirs, dans l'assaut des passions. Et qu'est-ce que le devoir? Remarquez bien que cela n'enferme aucune servitude. Bien au contraire, cela brise toutes les servitudes. Nul n'est fier d'avoir eu peur ; nul ne se vante d'avoir fui.

J'ai pour travail d'organiser le travail. Car la vraie question est celle-ci, non pas de savoir si les Dieux m'approuvent, ou si les gens m'approuvent, mais bien si je. Il en appelait aux justes lois, contre le jugement de Pilate sur Pilate. Regardez bien. Plus simplement, vivre avec soi, au lieu de consulter les autres. Et comment enseigner cela? Etudions les faits. Agissons dans les faits. Il est fou de vouloir imposer une justice uniforme par tous pays, sans tenir compte des circonstances.

Monsieur le Sociologue, contre les faits, au nom du droit. On est toujours assez oppor- tuniste ; on est toujours trop peu radical. Qui en doute? Non, la justice n'est pas dans les faits.

Mais entendons-nous. Ce n'est pas le droit sur ceci ou sur cela qui donne la force, c'est assez clair ; mais c'est la vie selon le droit, l'organisation selon le droit qui donne la force. Il y manque ce qu'on peut appeler la fortification politique.

Un homme en vaut un autre. Et maintenant, voyez. Le nuage se pose sur la terre ; la couche de neige grandit tous les jours. Et nous sommes en Mars. Cette neige vient a son heure ; je l'attendais. Un beau matin nous sommes dans le nuage ; il neige. Et pourquoi neige-t-il maintenant? Quel ordre admirable. Tombe, juste neige! Tombe, raisonnable neige! Cela vaut mieux que d'injurier la neige. Car, sachez-le bien, la neige s'en moque. Il ne faut transformer que pour conserver.

J'accorde que le but que poursuit tout homme n a rien de merveilleux ; il n'est pas dans les nuages ; notre main peut l'atteindre. Le sommeil est bien plus tyrannique que la faim.

Le matin, ils sentaient la faim et devenaient anarchistes ; mais, le soir, ils sen- taient la fatigue et la peur, et ils aimaient les lois. Mais le sommeil est un roi encore plus puissant. On loue le soleil, mais on craint la nuit. Les mots circulent par la. Mais une telle opinion n'est nullement vraisemblable. Mais cette vue enferme erxore trop de fiction. Et puis les paniques, par exemple dans. Les passions enfin et les guerres. L'institution fait tout ou presque tout.

Il est bon de remarquer, car on n'y pense point, que toute famille vit encore aujourd'hui en communisme. Chacun dit « moi » et compte en secret son argent. L'escompte veut un calendrier, et paie les astronomes. Le militaire est gendarme ; la dot paie l'amoureux. Le paradis est mis en actions. Dieu est Juge. Si je crois qu'un enfant est sot, il le sera. Ici, dans le sens plein du mot, chacun fait sa moisson. Je vois trois classes chez nous, le bourgeois, l'ouvrier, le paysan.

Il tire ses profits des hommes, non directement des choses. Mais il y a une autre raison, plus positive, qui vient de l'outil et de la chose.

La sagesse qui triomphe de plus en plus, c'est celle du forgeron, de l'ajusteur, du machiniste. Dans le travail bourgeois, il y a des miracles, car un bon discours retourne le client ; dans le travail ouvrier, il n'y a point de miracles. En ce sens, un cocher serait autant paysan qu'ouvrier, mais bourgeois aussi en ce sens qu il vit de politesse.

Aussi on prie pour avoir la pluie ; on ne prierait point pour avoir de l'acier bien recuit. Il saura attendre. Patience, vertu paysanne. Dans chaque pays, les maisons les plus simples et les plus pauvres sont aussi les plus belles. L'habitude n'explique pas bien cette impres- sion ; car, pour le voyageur, chaque pays offre de nouvelles formes et de nouvelles couleurs de maisons, la tuile et la brique ici, le moellon et le chaume ailleurs.

Partout, il est visible que les maisons font harmonie avec les choses. La brique n'est que l'argile rouge durcie au feu.

Ces explications ont cela de remarquable qu'elles n'expliquent rien du tout. Ainsi se secouent les peuples. Les forces sociales sont trop puissantes encore. Ce qui est redoutable, c'est le consentement, l'enthou- siasme, l'adoration. Par quoi? Si on ne la prend pas ainsi, on n'y comprend plus rien. Oui, mais ils y vont tous ensemble. L'union fait Preuve,.

Mais le guerrier qui veut la reprendre, et l'autre, qui veut la garder, savent qu'elle est dans la ville et qu'elle est plus belle que tout. Tant de cadavres autour des murs le prouvent bien. Le chef, qui est un brave homme et qui aime le travail bien fait, s'approche et lui dit : « Que vous arrive-t-il? Soyez un homme. Le postier dit : « Oui je connais mon devoir. Il y a des hommes en ce moment qui comptaient sur moi, qui comptaient sur mes promesses, qui luttent pour moi, pour nous tous.

Je gagnerai mon pain autrement, et il me semblera meilleur. A-t-il tort? A-t-il raison? Seulement il ne faut pas jouer sur les mots.

Car vous leur chantez que l'indi- vidu n'est pas seul juge de ses devoirs. Ces sentiments ne m. Les absents ont tort. Est-il hypocrite? Il y a des mineurs sous la terre, qui piochent pour un rentier. On n'attend rien d'un inconnu, on est tout content du peu qu'il donne. Et pourquoi? Mais quel visage il vous fait voir! Ou bien raisonnez sur le luxe, avec un homme qui va se payer une auto.

Au lieu que s'il veut vous emprunter de l'argent, et si vous refusez tout net, il n'y pense plus. Harmonie parfaite, de mouvements, de couleurs, de sons. Toutes ces paroles n'avaient pas plus de sens pour m. Toute cette joie, raison des raisons, renaissait autour de la fontame.

Mais bah! Mais je ne les vois pas triom- phants, ni seulement contents. Ecoutez-les bien? Non pas. Et je ne les vois pas bien fiers, s'ils n'ont qu'une mauvaise planche au lieu d'un vaisseau. Ils useront leurs yeux sur de petits comptes.

Non, point du tout. Fabrice a la foi du charbonnier. Aussi n'est-il point poli : « Au couvent! Fabrice jugerait seulement que Polonius l'ennuie ; il ne le lui ferait point voir. Cet esprit n'est pas mort. On ne fera point fortune si l'on examine. Mais peu de gens examinent jusqu'au bout. Il y a toujours un point sensible, sur lequel on n'appuie pas. Comprenez bien. Il a bien fallu, dit Pascal, justifier la force. Et j'aimerai toujours celui qui cache ses opinions afin de gagner sa vie.

Doux moment pour le tyran ; car c'est cela qu'il veut. Non, je n'en ai pas vu beaucoup, d'hypocrites. J'en ai vu trop peu. Cour- tlsanerle n'est pas hypocrisie. Ces vraies larmes me font rougir. Julien Sorel, au contraire, est un captif indomptable. Son jugement bondit dans ses monologues. Les deux hommes s'enfuirent, chacun serrant contre sa poitrine la provision de vie qui lui restait.

Que de momies sur cette terre! Exploration du vaste monde. Toute vie commence ainsi. Le peuple des morts sait tout. Il s agit donc de tuer proprement ce petit dieu vivant. Tout ramasser en soi, comme dans une cassette ; conserver. Quand tu sauras bien parler, tu verras comme tu penseras bien. Puis des Sciences. La couronne est au bout. Pour toutes les tailles, pour toutes les forces.

La chasse aux vivants c'est le plus haut plaisir, chez le peuple des morts. Ne vous raidissez pas ainsi ; laissez-vous mourir. Vous verrez comme on est bien. Je n'ai pas eu d'amour pour Dreyfus ; je n'ai pas souffert avec lui ;.

Je suis paisible ; je suis prudent ; je suis patient. Com- ment? J'en tremble encore de fureur. Non pas tant pour le droit de Dreyfus que pour le droit de penser et de parler. La force n'est point le droit. Telle est la racine de tous nos devoirs. Chacun de nous est tenu envers la partie raisonnable de lui-m.

Mais, direz-vous, il n'est pas juge du vrai et du faux. Mais si, justement, chacun est juge du vrai et du faux. Du moins, attendons les actes, et laissons vivre les opinions. Laissons donc parler, et comptons sur le bon sens. Mais eux, ils donnent un air de raison et de courage au plus abominable des crimes. La question est difficile. Je veux, mon cher Radical, vous conter une chose que j ai vue. Vous seriez parti. Il existe des Ligues pour la Paix.

Que font les Ligues pour la Paix? Elles dorment. Et voici comment. Je protestai, et je ne fus pas compris. Ne dites pas non ; vous irez. Ces rites sont comme tous les rites ; les demi-savants comprennent qu'ils sont utiles.

Mais la relation dont je vous parle n'est certainement pas for- tuite ; un enfant le comprendrait. Voici pourquoi. Tout se passe donc comme s'il y avait, dans le puits de mine, un piston que l'on tirerait vers le haut. C'est ce que je faisais dans la mine dont j'avais la direction. Les filles allaient en bande sur la route et chantaient. L'homme est donc plus inquiet ou plus triste?

Mais c'est trop supposer ; chacun fuit la tristesse. L'homme me semble plus individu que la femme. Il ne. Ou bien ce n'est plus qu'un triste Argan dans son fauteuil. C'est ressasser. L'isolement en face des choses, c'est comme un voyage, en haut, en bas.

Penser c'est s'oublier. C'est un paradis. Non point les fillettes, mais les filles au-dessus de seize ans. Et de quoi avoir peur? Il s agit donc de loups-garous, de revenants, ou de quelque chose comme cela? Non plus.

Ils n'ont point tant d'imagination ; et, comme disait. Elle ment. Elle ne le dira pas. Elle ne le dira jamais. Pourquoi 7 A cause des querelles que cela ferait. En somme elles ne disent rien ; elles n'avouent pas qu'elles ont peur. Nul n'en dit rien. La femme se venge quand elle peut. Or, si Ton est capable de sacrifier froidement sa propre vie, et, bien plus, la vie de celle qu'on aime, que ne sacrifierait-oa pas? Cela c'est un autre danger, ou, si vous voulez, une autre maladie, qui produit des effets tout autres.

On se trouve alors bien plus l'esclave de ses propres besoins que l'esclave de telle autre personne. Tous sont d'accord pour dire que l'amour ne dure pas plus d'une lune. Bien plus, on veut aimer, on est heureux d'aimer ; il y a des choses qu'on ne veut point voir, et qu'on ne voit point. Toutes les lettres d'amour sont belles. Flatterie en- gendre joie, joie engendre flatterie ; cela est sans nn. Cela n'ira point sans regrets et sans douleurs : « Autrefois, tu n'aurais pas dit cela.

Cette liaison s'observe chez tous les malades, quel que soit. L'homme amoureux est comme stupide devant ces textes. Il tourne dans une chambre comme une mouche dans une bouteille. Sa fonction propre c'est de chasser, de construire, d'inventer, d'essayer.

Hors de ces chemins il s'ennuie, mais toujours sans s'en apercevoir. Et il est commun que les femmes prennent aussi pour hypocrisie ce qui est un effet de nature.

C'est l'Institution qui sauve le Sentiment. Double erreur. Le sage y verra des preuves de confiance et d'abandon. C'est que l'abandon n'y est plus. Et cela se com. Nous les choisissons bien.

Tout est naturel. Si vous avez trop bu, il est naturel que vous marchiez de travers. Si vous vivez en chien, il est naturel que vous pensiez en chien. Mais elles peuvent s'ins-. Cela suppose non seulement des spectateurs indulgents, mais encore des acheteurs, et en grand nombre. Point du tout. Nous ririons d'un homme qui tomberait de la lune, et voudrait peser notre politesse, notre justice, nos discours officiels, nos vertus, nos plaisirs et nos peines dans les balances de la Raison.

S'il y a trois chasseurs, les corbeaux ne reviennent que lorsqu'ils ont vu les trois chasseurs s'en aller. Ce qui distingue les socialistes de ce temps, c'est qu'ils sont histo- riens. La barbarie nous suit comme notre ombre. En chacun de nous, d'abord. Nous pouvons faire la juslice, mais nous ne pouvons la garder comme un dieu de bois ; avant que les vers s'y soient mis, elle est morte. Le chef est tyran tout de suite ; le juge dort tout de suite ; le minis. Le terrain est repris par les forces.

Je les vois travaillant, chacun selon ses aptitudes, et vivant tous du produit du travail de tous. Or il est permis de faire des fictions, mais encore faut-il que quelque chose les annonce dans les faits. Or, dans les faits de l'industrie humaine, rien n'annonce l'homme dirigeant et les ma- chmes travaillant.

J'avoue que l'homme a des esclaves d'acier prodigieusement puis- sants et dociles. Et tout cela est perdu en soixante-dix heures. L'homme vole avec des bras d'hommes.

Lui travaille en chantant, dans son atelier rempli de la bonne odeur des copeaux. Le dimanche il ne s'attarde pas au cabaret ; il soigne ses abeilles et cultive son jardin.

Tous travailleront, et tous seront pauvres. On sent plus vivem. Ce sont des choses de ville, et des bruits de ville. Sans les gendarmes, il y aurait des passions et des crimes ; car il y a des hsines, des calomnies, de m.

C'est la ville qui assainit la campagne. Quoi, tant de peine pour le plus grand nombre, et si peu de plaisir pour quelques-uns! Mais regardez mieux. C'est ainsi que la coutum. On dira que c'est ainsi ; et que pour y changer la moindre chose il faudrait changer trop de choses, car tout se tient. C'est justement ainsi que raisonnait le seigneur, au temps des rois.

Je compte la force perdue, je dis la force humaine perdue, seule vraie richesse sans doute. Ce contraste entre le travail utile et le travail inutile est si frappant qu'il fait rire les sots.

Et remarquez, don Juan, que Monsieur Dimanche ne rit plus. Car nous sommes tous prodigues. Nous ne respectons pas les pro- duits du travail ; nous oublions le travail. Un enseignement superficiel trompe ici tout le monde. On nous fait admirer le machinism. Il faut du pain et du charbon.

Et c'est vrai. On peut dire que nos moindres actions sont un gaspillage de charbon. Je prends le tramway ; c'est le charbon qui m.

Je ne jetterais pas du pain ; mais je jette du charbon au vent. Nous ne sommes pas arbitres, nous sommes complices. Il reprit : « Qu'est-ce qu'un peu d'amertume sur ta langue? Compte en douleurs. N'oublie pas les femmes qui mettent les morceaux de sucre en paquets. Joli travail, penses-tu, pour des rnains blanches? Vas-tu dire maintenant que le sucre n'est pas cher? Belle excuse! Ainsi, toutes les fois que j'enfermais dans m.

Mais l'Avare n'est pourtant point l'Econome. L'Avare est Economiquement bienfaisant, mais Politiquem. Redoutable parce que son or est un instrument pour dominer. Voyez Grandet et Rigou dans Balzac, et surtout son Gobseck. Car son esclave l'enrichit. C'est la redingote grise parmi les broderies. L'or est bien une puissance toujours, pour vous et pour moi ; mais nous nous en servons mal.

L'Avare s'enrichit tout en dominant. Tous deux veulent dominer ; mais le prodigue s'y prend mal ; il se ruine en flatteurs. L'avare a son troupeau de flatteurs comme le paysan a son troupeau de m. Cette affirmation se retrouve dans la plupart des discours socialistes.

Ils sont tous en bordure et la bordure n'aug- mente pas aussi vite que la surface. La terre est plus juste que l'or. Quand on dit qu'une industrie est libre, on croit avoir dit quelque chose.

Une Compagnie avait mis un train en miettes et des voyageurs en morceaux. Deux gardiens, jour et nuit, y risquent leur vie. Et il est tout neuf. Il ne faut pas qu'il y ait un prix de revient du meurtre. Le socialisme n'est pas seulement une belle construction en utopie. Ils disent : nous travaillerons si nous voulons.

Qui ne respecte nen n a aucun droit. Autre chose. Please create a new list with a new name; move some items to a new or existing list; or delete some items. Propos Sur Le Bonheur. Alain on happiness. Propos sur le bonheur. All rights reserved. Please sign in to WorldCat Don't have an account?

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